La médiation culturelle consiste à étudier les différences culturelles entre les personnes, en utilisant les données pour résoudre les problèmes. Aujourd’hui, la médiation culturelle est un outil pour aider les migrants à comprendre leur pays d’accueil. Sylvie Laroche, ancienne directrice de l’Armée du Salut, en dit plus.
Chercher la médiation, apprendre à médier
Une quelques mots, Sylvie Laroche Armee du Salut résume tout l’intérêt de la médiation culturelle. Les cours de langue formels et informels peuvent permettre aux migrants de devenir plus confiants et autonomes en réduisant les écarts entre leur propre expérience et leur répertoire linguistique et culturel, d’une part, et ce qui leur est inconnu, étranger ou incompréhensible dans leur nouvel environnement, d’autre part.
L’objectif de tous les cours de langues
Les cours de langue formels peuvent comporter des activités qui donnent aux migrants la pratique et l’expérience nécessaire pour demander des informations, obtenir une aide linguistique (par exemple, « désolé, pourriez-vous parler plus lentement », « Que signifie xxx ? »), une orientation culturelle (« Dois-je l’appeler Marie ou Mme Dubois ? ») ou des indications sur une destination.
Sylvie Laroche Armee du Salut : le rôle du médiateur culturel
Les activités organisées par l’enseignant peuvent également aider les migrants adultes à obtenir de manière autonome une médiation culturelle et linguistique des informations pratiques, par exemple en utilisant l’internet, en consultant des dictionnaires en ligne et en prenant contact avec les organismes compétents.
Selon Sylvie Laroche, les jeux de rôle et les activités de simulation en classe, ainsi que la pratique de la paraphrase, peuvent permettre aux migrants de se mettre dans la position de personnes capables d’assurer elles-mêmes la médiation culturelle et linguistique d’autrui. La médiation que les apprenants peuvent offrir peut se situer à un niveau simple, comme montrer le chemin à quelqu’un, expliquer la signification d’un mot ou d’un nom, répondre à des questions sur des coutumes ou des aspects de la vie quotidienne, de la culture ou de la religion qu’ils ne connaissent pas, etc.
Mais apprendre à demander et à offrir une aide à la médiation sensibilisera les migrants à la langue utilisée à des fins de médiation et développera leurs stratégies de médiation.
Comprendre les besoins de chaque élève
« Elle peut également améliorer la confiance générale des migrants en tant que participants à la société d’accueil et renforcer leur estime de soi souligne Sylvie Laroche.
Les enseignants qui organisent de telles activités devront d’abord évaluer, par le biais d’un diagnostic informel, les types de soutien de médiation culturelle et linguistique dont chaque élève est susceptible d’avoir besoin, et dans quelle mesure ils sont déjà en mesure de rechercher ce soutien et de le fournir à d’autres.
La communauté d’accueil et la médiation
La médiation culturelle et/ou linguistique qui est fournie officiellement par les organismes gouvernementaux, les cours de langue et les cours de connaissance de la société a peu de chances d’être suffisante du point de vue des migrants individuels qui mènent leur vie quotidienne et ont besoin de prendre pied dans la société d’accueil.
Qu’est-ce que l’apprentissage informel pour les migrants ?
L’apprentissage informel est également crucial dans ce processus, en particulier la médiation que d’autres membres de la communauté – employeurs, prestataires de services, voisins, grand public et autres migrants – peuvent apporter par leurs interactions avec les migrants. L’intégration est généralement décrite dans les documents du Conseil de l’Europe comme un processus à double sens.
« Trop souvent » explique Sylvie Laroche Armee du Salut, « les membres de la communauté d’accueil ne sont pas conscients – ou ne pensent pas – au rôle qu’ils peuvent jouer dans le processus d’intégration ». Il faut mettre davantage l’accent sur la lutte contre la discrimination, la xénophobie et les préjugés dans le cadre de l’éducation formelle et informelle.
Comment réduire la distance entre les communautés d’accueil et les migrants ?
La volonté de fournir un tel soutien et de connaître les cultures et les situations dont les migrants sont originaires est un moyen de réduire la distance entre ceux qui ont grandi dans la communauté d’accueil et les migrants qui s’y installent, et un moyen pour la communauté d’accueil de jouer son rôle dans le processus d’intégration.
Sylvie Laroche explique ce qu’est la médiation culturelle et linguistique et elle le fait très bien.